En guise de repères
Je n'ai pas juste quitté les potes, la duvel,.. mais également bien des repères pour venir vivre à Mbuji Mayi...
J'habite donc la capitale de la province du Kasai oriental.Comment vous décrire la ville, sans rues principales, ni réel centre ville?
Mbuji Mayi qui signifie chèvre d'eau , est une ville champignon : des bouquins relatent qu'ils étaient 40 00 dans les années '60. Aujourd'hui, il y a plus de trois millions d'habitants et ce par l'afflux de Kasaïens refoulés du Katanga au début des années 90 et l'engouement provoqué par le diamant.
Oui Mbuji Mayi est une ville diamantifère et ce n'est que pour cette raison qu'elle fut créé. On raconte qu'à l'époque (je ne sais pas laquelle car la notion de temps, ne pas trop s'y fier!), on tombait sur ces fameux cailloux en se promenant dans la rue. Malheureusement je suis souvent en voiture et j'évite les trous de la route. Certains diamantaires prétendent faire du développement mais ne s'attardent pas trop sur les conditions dans lesquelles les cailloux sont trouvés. Puis, lorsque je demande à quel prix ils achètent et revendent ces fameuses pierres, ils me répondent “ça s'appelle du business”. Donc ça creuse sec et même si ça ne creuse pas partout, l'eau s'infiltre.
Oui, Mbuji Mayi est une ville gruyère; sans aucun plan d'urbanisme, les érosions se sont bien imposées dans le paysage de la ville.
Peut-on réellement parler d'une ville. Sans eau ni électricité, enclavée et dépendante de l'extérieur, Mbuji Mayi pauvre, anarchique, est mal aimée et ressemble à un village.
J'emploierais bien le terme de far-west pour titiller votre imaginaire et rendre compte de mon cadre de vie. Mais, même après un mois, je n'ai pas encore réellement de repères dans la ville. Par contre, au niveau boulot, j'ai du vite en apprendre. Suite au prochain numéro