C'est décidé, le blog vivra tant que je suis là. Alors une petite dépêche du jour, histoire de vous tenir informé de l'actualité mbuji mayienne.Figurez vous que pendant 4 jours, cette ville de plus de trois millions d'habitants s'est retrouvé COMPLETEMENT privée d'eau!!!! Il fallait voir la foule de gens envahir les routes dès 6heures du matin(et certainement encore plus tôt ), bassines sur la tête.

La raison? Un barrage fournit la ville en énergie. Malheureusement, faute de moyens il ne reste qu'un quart des turbines opérationnel et quand une pète,ben elle pète et puis c'est tout.

Je vous souhaite tout pleins de bonnes choses.   
Chez moi, la nouvelle année a commencé par l'arrivée de mon amoureux dans mon patelin.                                     L'occasion rêvée de l'emmener tout d'abord sur la route de mes roots vers le Burundi et le Rwanda. Petit séjour sous le thème des retrouvailles familiales, de la malaria, des bonnes brochettes de chèvre, des jolies paysages et de longs voyages (bus, avions,...). Il y a quelques photos à voir.

Puis, petite anecdote de nouvel an. Maman Zélie, une de nos animatrices est devenue grand-mère de jumelles. Elles s'appellent Annick et Clara (le nom de ma collègue). Généralement, la tradition exige qu'il y ait une petite cérémonie lorsqu'il y a des "homonymes". La famille des nouveaux-nés offre des poulets, en échange de quoi, si nous acceptons que les enfants portent notre nom, nous devons également rendre la monnaie, cette fois-ci avec des chèvres,....      J' attend toujours les poulets!                                                                                                                                           

Elles portent des beaux petits noms comme Mikela, Opala , Tshibuyi, Balatshitolo,..sont impressionnantes et font surtout des ravages dans toute la ville. Je vous présente les érosions de Mbuji Mayi;
Les facteurs d'apparition de ces demoiselles sont naturels mais aussi anthropiques:  Mbuji Mayi se situe dans le creux d'une assiette, il pleut beaucoup et sans plan d'urbanisme, avec une terre propice à l'érosion, du peuple. ..je peux vous assurer que lors de la saison des pluies (qui dure plus de la moitié de l'année), beaucoup de gens ne dorment pas. Les voisins directs des érosions guettent, les autres t'expliquent qu'ils sont couper du centre ville, ailleurs un porteur permet à deux quartiers d'être encore liés même s'il pleut et un peu partout on lutte comme on peut pour sauver sa maison. Mon  employeur s'est engagée à stabiliser certaines têtes (parmi les 400) de la ville. Au menu, des constructions sous route mais surtout l'usage de sacs de terre, destinés à formés des glissières et des diguettes et dans lesquelles on plante  de l'herbe (paspalum,..). La construction de ses ouvrages  se fait en méthode HIMO : haute intensité de main d'œuvre pour éviter trop de mécanisation et cela en employant si possible des personnes du quartier. L'appropriation du projet passe aussi par là.

A côté de cela, nous faisons de la sensibilisation dans les parcelles pour vulgariser des techniques de lutte contre l'érosion.Cela parait évident mais ce n'est pas du tout le cas. Depuis un mois des animateurs que nous avons formés sillonnent les quartiers pour informer, accompagner les gens dans certaines activités de lutte. Mais, on nous criera alors "nous n'avons pas les moyens", il me faut du café pour être motivé"," ce n'est pas à moi de faire mais aux autorités"...On  touche aussi aux problèmes de voisinage, aux croyances, à certaines habitudes  louables mais qui nourrissent l'apparition des érosions et au milieu de ça des personnes remplient de bonnes volontés. Notre approche se veut participative et favorise tant que possible  la synergie entre les autorités locales et la population... Et là, on touche encore à quelque chose de fragile et très délicat...    

Il fallait bien que je vous parle un jour de mon boulot. Je travaille pour un projet de la coopération belge dans le cadre de son programme d'urgence. Il a été mis en place suite aux élections et a comme but principal de rendre visible les efforts que le pays fait pour se reconstruire. A Mbuji Mayi, le projet concerne la lutte contre l'érosion et l'assainissement des marchés de Mbuji Mayi.  Je me suis lancée dans la mise en place et la coordination de tout ce qui touche au renforcement des capacités, la sensibilisation,  la formation,l'animation bref tout ce qui touche à la pérennisation des projets. J'aurais certainement l'occasion d'en reparler en détail. J'ai carte blanche, ce qui par moment à un côté effrayant   surtout lorsqu'il s'agit d'insuffler des changements de comportements en 8 mois..... On est bien loin de la réalité.

Côté bureau, je suis donc entourée d'ingénieurs; un staff de 40 personnes bien chouette dont 5 expats seulement. Le nombre d'expats sur la ville (hormis les diamantaires libanais et indiens)  tiens sur mes dix doigts, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Côté terrain (qui représente la moitié de mon temps ) les choses sont évidement plus compliquées.

Les projets concernent les érosions et l'insalubrité des marchés mais touchent inévitablement aux questions de bonne gouvernance et de décentralisation. La société civile a du mal à faire confiancec à l'Etat et la mise en place de structure participative n'est pas chose évidente.
Bref, un projet touche à tout. Avec des questions en tant que femme (jeune et "blanche":lors de réunion chez les notables, pas cool), expat (jamais plaisant), africaine (parfois bien, parfois pas), anthropologue, humaine. Bref tout un programme que je vous ferais découvrir petit à petit.......
et dont voici quelques photos.

Portez vous bien

A malaba

Avant de vous présenter le pourquoi du comment je suis ici, c'est-à-dire mon job, je voudrais répondre à  certaines personnes qui se  demandent ce que je peux bien faire mes temps libres. Je vous avoue que ce n'est pas évident de faire des milliards d'activités. Mais, jusqu'ici, les week-ends se passent plutôt bien.                                                                                                                                  

Par exemple...au hasard...notre virée au lac Mukamba.Je suis honnête, ce week-end là ne représente pas les week ends passés ici. Pour commencer, ça demande énormément de logistique: matelas, malle de bières, trois bagnoles, chauffeurs très pro., un cuisinier, l'achat de viande à Kin (plus de mille bornes), logistique que je trouvais superflue au début mais qui à l'arrivée valait bien la peine.

Puis faire 160km en bagnole en plus de 10 heures, agrémentés d'embourbements et de pneus crevés,ça non plus tu te le fais pas tout les week-ends.

Nous avons toutefois passé un week-end assez bonne enfant (sans pour autant le chansonnier scout). Entre les baignades, la bonne bouffe et la spéciale aussi (tels les fourmis grillés),les centaines de paires d'yeux rivées sur nous 24heures sur 24 (le curé du coin ne devait pas être content le dimanche), des collèges, des inconnus, des gens qu'on a pas envie de connaître,... on se repose la tête.... tout simplement.

Pour plus de photos, vous pouvez aller voir dans le dossier  photos lac Mukamba.

A plus

Après avoir dressé un tableau aventuresque de ma nouvelle vie, quoique j'évite de parler d'Ebola, des crashs d'avion (pourtant devenus célèbre) et de mes quelques nuits sur le WC à philosopher sur le sens de la vie, je voulais vous faire partager les grands moments de la maisonnée qu'il était quand même temps de vous présenter.
Pour commencer, un aperçu extérieur de la chaumière . L'angle est mal choisi mais ça donne déjà une petite idée... euh de sa couleur.
J'aime particulièrement cette photo.
Non pas pour son esthétisme mais parce qu'elle réunit les éléments de base de la maison. Les barbelés qui a eux seuls prouvent que nous sommes bel et bien en Afrique. Ensuite vient le groupe électrogène qui illumine et rafraîchit nos soirées. La citerne d'eau, élément précieux. Vient ensuite le couple avec qui je vis et travaille. Puis, notre cuisinière principale. Un peu de makala et de la patience ( je ne m' étais jamais rendu compte qu'il en fallait à ce point là).

       Jean Jacques , un de nos gardiens, très pro: tout ce qui se passe dans la parcelle est soigneusement noté  dans un carnet. Dans un an, nous publierons "les mémoires d'un gardien à Mbuji Mayi "dont je peux déjà vous citez un passage: " à 16h56, une mangue est tombé de l'arbre. A 16h57, je suis parti la cueillir. Lorsque les "patrons" sont rentrés à la base, je leurs ai signifié". Levis Strauss peut aller se coucher avec Tristes tropiques .. non? ( Private joke entre anthropologues).  Pour varier notre alimentation, le  potager s'est vite imposé, d'autant que le couple est 100 % agronome.   Puis parfois on triche, mon passage rapide en Belgique m'as permis de ramener environ 40 kilos de bouffe. Papa Noêl c'était moi;Merci au charmant coursier.                  
                                                                                                                                  

Je n'ai pas juste quitté les potes, la duvel,.. mais également bien des repères pour venir vivre à Mbuji Mayi...

J'habite donc la capitale de la province du Kasai oriental.Comment vous décrire la ville, sans rues principales, ni réel centre ville?

Mbuji Mayi qui signifie chèvre d'eau , est une ville champignon : des bouquins relatent qu'ils étaient 40 00 dans les années '60. Aujourd'hui, il y a plus de trois millions d'habitants et ce par l'afflux de Kasaïens refoulés du Katanga au début des années 90 et  l'engouement provoqué par le diamant.

Oui Mbuji Mayi est une ville diamantifère et ce n'est que pour cette raison qu'elle fut créé. On raconte qu'à l'époque (je ne sais pas laquelle car la notion de temps, ne pas trop s'y fier!), on tombait sur ces fameux cailloux en se promenant dans la rue. Malheureusement je suis souvent en voiture et j'évite les trous de la route. Certains diamantaires prétendent faire du développement mais ne s'attardent pas trop sur les conditions dans lesquelles les cailloux sont trouvés. Puis, lorsque je demande à quel prix ils achètent et revendent ces fameuses pierres, ils me répondent  “ça s'appelle du business”. Donc ça creuse sec et même si ça ne creuse pas partout, l'eau s'infiltre.

Oui, Mbuji Mayi est une ville gruyère; sans aucun plan d'urbanisme, les érosions se sont bien imposées dans le paysage de la ville.

Peut-on réellement parler d'une ville. Sans eau ni électricité, enclavée et dépendante de l'extérieur, Mbuji Mayi pauvre, anarchique, est mal aimée et ressemble à un village.

J'emploierais bien le terme de far-west pour titiller votre imaginaire et rendre compte de mon cadre de vie. Mais, même après un mois, je n'ai pas encore réellement de repères dans la ville. Par contre, au niveau boulot, j'ai du vite en apprendre. Suite au prochain numéro

Pour ceux qui ne le savent pas encore, ce blog n'aurait pas vu le jour si je n'avais pas décidé de quitter un petit temps les potes, les frites et la Duvel de Belgique en tant que coopérante junior (vous en aurez encore des termes mystiques) pour  la Coopération Technique Belge en République Démocratique du Congo et plus précisément “présentement maintenant” à Mbuji Mayi.

Et oui j'ai mis beaucoup de temps à faire un tour auprès de mon blog. C'est qu'il a fallut être à  nouveau connecté avec ce petit bout de civilisation qu'est Internet, accepter le fait qu'il n'y ait pas de correcteur de grammaire et autres sur mon ordinateur pour ceux qui aiment faire des fautes de frappe et d'orthographe. Mais, j'ai surtout du faire le deuil de mon appareil photo (volé) sans qui, selon moi un blog n'as presque plus de sens. Heureusement, j'ai de quoi fournir mon blog pour le début. Pour la suite..on verra.

Je suis bien arrivée à Mbuji Mayi. Avant d'arriver à destination, j'ai passé une semaine découverte à Kin,(la capitale pour ceux qui...) afin de reprendre quelques repères avec le continent et en apprendre de nouveaux en RDC. L'arrivée à l'aéroport  fût une belle introduction. Entre les mamans qui sont prêtes à te bouffer car tu les empêchent d'être les premières à récupérer leurs bagages,des flics improvisés qui usent sans modération de leur sifflet, la mini panne de courant qui provoque un hurlement (par dessus les autres) de frayeur, nous avons tout simplement passé plus de deux heures autour de ce mini tapis roulant pour récupérer nos bagages. Ce séjour fut aussi l'occasion de se refamiliariser avec les contrastes frappant qui existent en Afrique, prendre connaissance du jargon “érosion”  via la visite de plusieurs projets, de me rappeler que je n'ai jamais été une grande fan de foufou, et de me dire que j'ai crié trop haut et fort que j'adoooorre la chèvre sans préciser que si j'en mange tout les jours je risque fortement de vite changer d'avis.

Entre-temps me voilà à Mbuji Mayi. Quand j'aurais des photos à l'appui, je serais de retour qu'on en babelle un coup. Et oui, pour ceux qui ne le savent pas encore, vous pouvez me laisser des petits mots (doux surtout) sous la rubrique commentaire.

Je me  rends compte, que je ne vous transmet pas grand chose comme informations croustillantes. Concernant les photos, j'ai déjà une bonne excuse ...patience.Pour le reste...c'est qu'il est déjà difficile de vous parler de toutes ces petites choses du début qui vous interpellent et que j'aurais transformé, si pas exagéré pour en faire des anecdotes. Mais ce début commence à s'éloigner. Promis, je ferais mieux pour les moments à venir, mais, je peux déjà vous dire que jusqu'à présent c'est bon et fatiguant d'être ici!!

Portez vous bien et comme on dit ici, à la fin d'un discours: “j'ai dit et je vous remercie”

Pour les photos des soirées re "au revoir" , copiez ce lien :

http://www.slide.com/r/6q2POxir7j8GnSppjcfUH-QRypmxW7OO